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A l’issue d’un affrontement serré, intensif et indécis jusqu’au bout, Patrick Kinigamazi (33 ans) est devenu le nouveau champion d’Afrique des poids légers à la salle des Fêtes de Carouge après avoir battu de justesse aux points le jeune Congolais Clark Telamanou (22 ans). Le verdict été rendu par 96-94, 95-95, 96-94 en faveur du Carougeois, toujours en possession du passeport rwandais, qui a du batailler durement dans les deux dernières reprises pour obtenir la décision devant un public comblé.
Patrick Kinigamazi a signé à cette occasion son 25ème succès en 27 combats, incontestablement le plus important d’une carrière menée avec sagesse et constance avec son entraîneur de toujours, Giorgio Costantino. Il n’empêche que la réussite s’est fait attendre et que le sociétaire du CP Carouge n’a dû qu’à sa formidable condition physique de faire pencher la balance en sa faveur sur la fin.
Et pourtant le champion de Suisse de la catégorie (titre obtenu en 2007) semblait devoir prendre l’ascendant à partir de la troisième reprise. Ce n’était toutefois qu’une illusion, comme le confirme le pointage des juges : égalité 38-38 après 4 rounds. A l’issue de la 7ème reprise, l’un d’entre eux donnait même 1 point d’avance à Telamanou. Il a fallu compter et recompter les bulletins et attendre plusieurs minutes avant d’officialiser la victoire du Genevois qui l’a bien méritée même si son jeune adversaire a droit à des louanges.
Organisé sous l’égide de l’ABU (fédération africaine de boxe), du WBC (Conseil mondial de la boxe) et de Swiss Boxing, ce championnat d’Afrique, exceptionnellement en 10×3’, a tenu ses promesses malgré deux adversaires au style très semblable, plus techniciens que puncheurs. Au fil des rounds, les frappes de Kinigamazi, essentiellement en larges crochets des deux mains, ont semblé plus percutantes mais le jeune Congolais n’a rien lâché, répliquant du tac au tac, en uppercuts et crochets..
A plusieurs reprises, le Genevois s’est même fait toucher durement mais, fidèle à son habitude, il n’a jamais relâché sa pression. Il est apparu au fil des reprises que son style était toutefois improductif malgré tous ses efforts. Jamais Telamanou n’a plié devant ses assauts et il a fallu que Kinigamazi durcisse encore ses frappes à partir du 8ème round. Il a ainsi réussi à faire pencher la balance au prix d’une grande débauche d’énergie, à l’ssue d’un match plus spectaculaire que prévu et d’une grande intensité.
Arbitre : Brahim Aït Aadi (Mar). – Juges : Francisco Vasquez Marcos (Esp), Martin Basile (RDC), Fabian Guggenheim (Sui). – Superviseur : Houcine Houichi (Tun).

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