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C’est une très belle affiche que proposent Patrick Kinigamazi et sa société Noblem Promotion pour le meeting du 14 décembre prochain à l’hôtel Ramada, à Carouge : quatre combats professionnels avec Anaïs Kistler (3-2-0), l’espoir Yves Tazi (2-0-0), le revenant lausannois Félix Bytiçy (1-0-0) et surtout le champion de Suisse des super-légers, Bryan Fanga (9-1-1), d’origine camerounaise, qui disputera le titre IBF Continental Africa face au Namibien Paulus Amavila, invaincu en dix combats (9-0-1). Une grande soirée qui devrait combler les passionnés et permettre à l’équipe du Club pugilistique Carouge de terminer en beauté l’année 2023.

Incontestablement il faut du temps pour construire la carrière des boxeurs professionnels qui ont des ambitions au niveau international. L’expérience des responsables carougeois, en particulier celle de l’entraîneur Giorgio Costantino (64 ans), leur permet de faire « grandir » leurs protégés sans brûler les étapes. En posant régulièrement des jalons, ils font preuve de bon sens et de sagesse. A chaque fois, il s’agit de franchir un palier et de se hisser dans la hiérarchie sans y laisser trop de « plumes ».

Désormais classé en 1ère série, Bryan Fanga (28 ans) révèle un peu plus ses belles qualités à chacun de ses matches. Sa maîtrise, sa frappe en font maintenant un combattant redoutable. Frustré par l’annulation du championnat de Suisse des welters qu’il devait disputer le 7 octobre à Bâle contre l’Argovien Hakobyan (manque de financement), il a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès le 14 octobre, à Vernier, en dominant le modeste Géorgien Kavtaradzé (KOT 2ème). Il s’agit maintenant de confirmer au niveau supérieur que sa progression peut encore le hisser vers le haut et lui offrir de nouvelles perspectives. Son affrontement avec Amavila (10×3) s’annonce comme une opportunité, mais aussi comme le match le plus important de sa carrière.

Pour Anaïs Kistler (34 ans), qui a renoué avec le succès en septembre dernier face à la Slovaque Izova (KOT 3ème), c’est bien reparti. Il lui fallait cette victoire pour lui redonner confiance en ses moyens et renforcer ses ambitions au niveau européen. C’est là qu’espère la faire évoluer la saison prochaine son entourage carougeois. Malgré cinq titres nationaux chez les amateurs, l’infirmière lausannoise est toujours en apprentissage chez les pros, et sa détermination est un formidable atout. Son esprit combatif peut la mener loin, à condition de biffer quelques défauts liés à son tempérament qui l’expose trop aux coups de l’adversaire.

La même réflexion vaut pour Yves Tazi, (30 ans), véritable félin du ring aux qualités multiples : frappe, coup d’œil, enchaînements, esquives. Un sujet d’avenir, en pleine progression et qui y met la manière, comme à Vernier face au coriace Géorgien Gelenidzé (KOT 3ème). Le voir à l’œuvre est un enchantement, et les séances de sparring-partner avec Fanga, son camarade de club, n’y sont pas étrangères. Un duo prometteur pour le CP Carouge, auquel il faut ajouter Anaïs Kistler qui ne ménage pas ses efforts pour jouer elle aussi dans la cour des grands.

Quant à Félix Bytiçy (29 ans), natif de Nyon, il a gagné son combat de rentrée après dix ans d’interruption de carrière.  Désormais professionnel, ce mi-lourd a révélé de belles qualités techniques qui ne demandent qu’à être confirmées contre une opposition plus consistante que celle du Géorgien Tsikhelashvili, à Vernier (abandon 2ème).

Bertrand Duboux, 1.11.2023

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