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Tournoi à son nom pour les 100 ans du Club lausannois de boxe

En 1923 est né le Club lausannois de boxe et de culture physique (CLB), un des pionniers en terre helvétique. Le premier, le super-welter Ernest Monnier, triple champion de Suisse dans les années 1950, lui a donné ses heures de gloire, avec les Willomet, Tonacini, Thévoz ; plus tard Michel Gilliéron et Michel Giroud dans les années 1970, avant que l’étoile ne pâlisse faute de combattants.

Deux décennies plus tard, le CLB a réussi son retour sur le devant de la scène grâce à Fouad Ben Saoud, arrivé de Tunisie en 1978, à l’âge de 27 ans, avec plus de 130 combats dans la valise et marié à une Suissesse, connue au pays. En 1983, ce baroudeur du ring s’est établi définitivement à Lausanne, où il a fonctionné comme livreur, puis agent de sécurité, tout en servant de sparring-partner aux professionnels de l’époque, Antonio Torsello et Mousse Moukandjo, entre autres.

Depuis près d’un demi-siècle, Fouad œuvre sans discontinuer pour le rayonnement de la boxe lausannoise. Un dévouement total et désintéressé, qui traduit parfaitement la passion qu’il voue à ce sport découvert très jeune au Maghreb, qu’il a perfectionné dans une école spécialisée du côté de Rouen (1966-68), puis qu’il a pratiqué durant un an et demi en tant que militaire dans l’armée du président Bourghiba. Une période à la dure, avec des combats en France et en Tunisie qui ont façonné son caractère et lui ont valu aussi quelques déboires…

A Lausanne, après plusieurs saisons comme entraîneur au National Sporting Club de la famille Canabate, il a pris en 1996 la succession de Pierre Roth à la tête du CLB, dont il est devenu le président. Seul, et sans moyens, ni aucun soutien, sauf celui de son épouse ! Une décision personnelle pour sauver ce monument en péril qui fait partie de l’histoire de la boxe suisse.

Depuis 27 ans, Fouad tient la baraque avec sa passion légendaire. C’est lui qui a permis au CLB de retrouver un peu de sa notoriété passée. Une réussite dont il est le seul responsable, de par son engagement et sa présence permanente dans les sous-sols du centre sportif de la Plaine du Loup, où il accueille les jeunes en quête d’une seconde famille. Un peu comme l’abbé Pierre l’a fait avec les SDF et sans-papiers parisiens dans les années 1950-60.

Infatigable animateur, à la fois formateur, éducateur et homme à tout faire, ce vieux guerrier assagi, à la personnalité et aux convictions bien affirmées (il milite aussi pour que la boxe reste au programme des JO), ne ménage ni sa peine, ni son temps, ni son argent pour faire vivre cette petite communauté qui lui tient tellement à cœur. Entraîneur expérimenté et exigeant, il est, depuis le début des années 2000, à l’origine de nombreuses carrières : de Flavio Turelli à Amir Orfia, en passant par Jamal Dlala et les frères Röthlisberger, tous champions de Suisse amateurs, mais aussi et surtout celle d’Anaïs Kistler, titrée à cinq reprises sur le plan national et aujourdhui professionnelle sous les couleurs du CP Carouge. Sans oublier l’espoir actuel Marwan Masnard (18 ans), champion de Suisse junior et jeunesse 2022.

C’est aussi Fouad qui a organisé, en 2014, et pour la première fois depuis sa création, le championnat de Suisse élite pour le compte du CLB. Un événement que Lausanne n’avait plus connu depuis 1969 ! Sous sa direction, trois titres par équipes (2007, 2014, 2015) sont aussi venus récompenser ses efforts. Pour le centenaire du CLB, c’est encore lui qui est à l’origine d’un nouveau tournoi national sur deux jours, les 25 et 26 mars prochains, avec à la clé une ceinture à son nom.  La participation de quelque 70 à 90 amateurs de toute la Suisse est attendue.

Une autre initiative personnelle qui confirme une fois de plus que la passion de la boxe est toujours en lui malgré le temps qui passe et les quelques problèmes de santé qui affectent de plus en plus ce menhir de 72 ans, lequel s’efforce de résister à l’érosion avec le formidable esprit combatif qu’on lui connaît.

 

Communiqué de presse/B.Duboux/11.1.2023

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