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Kassongo, Bergoug, Kongolo, comme des grenades dégoupillées !

Depuis son dernier combat, en novembre 2013, Cédric Kassongo trouve le temps long ! Plus de douze mois sans compétition, c’est insupportable pour un athlète en pleine progression et qui voit son avenir sportif sans cesse repoussé à cause de blessures à répétition. Ce fut le cas après son sixième succès sur le Serbe Zivkov (9/11/2013) au Ramada Encore : fracture d’une côte en sparring fin février 2014. Et alors qu’il s’était remis à l’entraînement, nouvel arrêt en mai dernier alors qu’il était prévu qu’il boxe dans le cadre des championnats romands, à Versoix.

Une fois encore, Cédric a remis l’ouvrage sur le métier. Depuis la rentrée de septembre, il est reparti très motivé dans sa préparation pour revenir à son meilleur niveau. L’entraîneur Giorgio Costantino ne l’a d’ailleurs pas ménagé pour qu’il retrouve ses habitudes de ring et la grande forme. Et le résultat se voit déjà à la salle où l’on sent dans ses attaques et les coups qu’il décoche toute la détermination d’un boxeur frustré qui veut rattrapper le temps perdu.

– Je peux dire que je suis mieux préparé que jamais ! avoue Cédric, sans forfanterie. Depuis deux semaines, je m’entraîne à fond avec Giorgio. Mais il faut que j’arrête de faire du sparring avec des gars plus lourds que moi. C’est trop risqué.

Depuis 2008 qu’il est professionnel, soit six ans, Cédric Kassongo (27 ans) n’a disputé que neuf combats (6 succès, 2 nuls, 1 défaite) et il a hâte de retrouver au plus vite l’ivresse de la vraie compétition et les joies de la victoire. Il est à souhaiter que cela se vérifie le vendredi 21 novembre à la salle des fêtes de Carouge face à l’espoir français Morgan N’dong Zué (9 succès, 2 défaites). Un bilan flatteur pour un boxeur de 21 ans seulement, professionnel depuis décembre 2012 et demi-finaliste cette saison du Tournoi de France.

Pour Kassongo (64 kg), il s’agit d’un test intéressant mais aussi d’un véritable examen de passage, avec toute la pression qui en découle, face à un adversaire vif et très technique. Mais le super-léger genevois est actuellement comme une grenade dégoupillée : prêt à exploser sur le ring pour confirmer qu’il est bien de retour face à une opposition de qualité, cette fois, qui n’a rien à voir avec les habituels boxeurs de l’Est, et qu’il est décidé à relancer une carrière toujours prometteuse malgré les années qui passent. Pour lui, pour sa crédibilité, tout faux-pas est désormais interdit !

Quant à Lyes Bergoug (74 kg), il a confirmé dernièrement à l’entraînement face à l’explosif Yoann Kongolo (79 kg) qu’il a retrouvé une bonne partie de ses moyens après avoir perdu dix-neuf kilos en quatre mois. Et cela magré une nette différence de poids. Une séance de six rounds de sparring-partner de grande intensité au cours de laquelle les deux combattants ne se sont pas ménagés. D’un côté l’expérience et la puissance de Bergoug (7 combats, 7 succès), de l’autre l’impressionnante force de frappe du néo-professionnel Kongolo, Mister TNT, au crochet gauche dévastateur qui n’est pas sans rappeller celui d’un certain Mike Tyson !

Après cinq années d’inactivité, Lyes Bergoug est lui aussi impatient de reprendre le cours de sa carrière et le CP Carouge ne peut que se féliciter d’accueillir en son sein un boxeur aussi réfléchi et déterminé. Avec Kinigamazi, qui a brillamment gagné son match de rentrée aux Canaries face au coriace Peleguer, avec le talentueux Kassongo, avec Bergoug et son sens du combat, c’est un pari sur l’avenir qui doit remettre au cœur de l’actualité pugilistique le CP Carouge, cher à feu François Sutter, et qui fêtera l’an prochain le quarantième anniversaire de sa création. Une belle occasion de marquer le coup.

Bertrand Duboux

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