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C’est un véritable tour de force qu’à réussi Patrick Kinigamazi (Noblem Promotion) en proposant,  jeudi 14 décembre, à l’hôtel Ramada, à Carouge/GE, quatre combats professionnels avec le revenant lausannois Félix Bytyçy (1-0-0), le grand espoir du Club pugilistique Carouge Yves Tazi (2-0-0), Anaïs Kistler (3-2-0) et surtout Bryan Fanga, le champion de Suisse des super-légers (9-1-1), qui briguera la ceinture continentale IBF Africa face au Namibien Paulus Amavila, invaincu en dix combats (9-0-1).

Avec une telle affiche, le public de la boxe devrait retrouver l’ambiance des grands soirs autour du ring. L’initiative est à saluer dans un contexte de dénuement médiatique qui n’encourage guère le soutien des sponsors. Depuis les combats de Kinigamazi pour le titre mondial WBF des super-plume (2017-2019), Genève n’a plus vécu de meeting d’un tel niveau, et il est à espérer que le public ne restera pas insensible au spectacle qui lui est proposé.

Sacré champion de Suisse face au Biennois Mouafo (KO 2ème) en avril dernier, à Berne, Bryan Fanga (28 ans) a pris de l’expérience et ajouté deux victoires à son palmarès contre le Bosniaque Dmitrovic (points 8) et le Georgien Kavtaradzé (KO 2è), histoire de rester actif. L’échéance, cette fois, est beaucoup plus importante face à un fausse-garde à l’allonge avantageuse. Un test redoutable qu’il a préparé consciencieusement depuis plusieurs semaines en multipliant les séances de sparring-partner avec ses camarades professionnels Yves Tazi, Benjamin Claude et Khalid Graidia.

Venu à Genève avec sa maman en 2002, à l’âge de 7 ans, Fanga a conservé sa nationalité camerounaise, ce qui l’autorise à viser cette ceinture africaine IBF. Une échéance importante, comme un nouveau palier à franchir pour figurer dans les classements internationaux des différentes fédérations. Depuis quelque temps, il affiche une maîtrise réjouissante, qui lui permet de mieux gérer ses combats. Il a compris qu’il est bon, parfois, de se remettre en question et se prépare durement pour affronter Amavila (30 ans). En progrès dans tous les domaines, il n’a pas fini d’étonner, et gageons que s’il passe le cap victorieusement, d’autres perspectives vont se présenter devant ses ambitions légitimes.

Encore faudra-t-il se mettre à l’abri des larges crochets d’Amavila, frappeur aux long bras, un peu brouillon, avec des coups improbables mais dangereux ! Devenu champion de Namibie en mars 2022 aux dépens d’Elson Kalus (abandon 8è), Amavila a défendu son titre sept mois plus tard (KOT 10ème) face à un adversaire ne comptant que trois combats mais aucun succès (0-2-1) ! Un constat qui autorise bien des espoirs dans le camp carougeois, rendu optimiste par les progrès et la maîtrise de Fanga, qui affiche une condition physique et une motivation dignes de l’évènement qui s’annonce.

Bertrand Duboux, 27.11.2023

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