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Malgré de nombreuses difficultés liées à la crise du Covid-19, Patrick Kinigamazi est tout de même parvenu à mener à bien l’organisation du meeting de rentrée au Palladium de Genève. Mais à deux jours près, l’ex-champion mondial WBF aurait pu remplir la salle genevoise alors qu’il a dû se contenter des cent personnes toujours autorisées par les mesures sanitaires. Une courageuse initiative qui a fait la part belle à la nouvelle génération des professionnels romands, tous vainqueurs face à une solide opposition serbe, dont les deux espoirs Bryan Fanga (Club pugilistique Carouge) et Liridon Koxha (Fight District Lausanne), ainsi que la Neuchâteloise d’origine et vaudoise d’adoption Anaïs Kistler (CP Carouge). Quant au poids lourd argovien Stefan Rumpold (32 ans), il a signé son troisième succès aux points alors que Khalid Graidia, le vétéran du CPC (35 ans) a dû s’inclier de peu face au Marseillais Selim Ben Rejeb.

Résultats :

Lourds, 4×3 : Stefan Rumpold (94,900/BC Brugg) bat Milan Milosevic (96,300/Serbie) aux points (40-36, 40-36, 40-36). – Super-welters, 6×3: Liridon Koxha (68,300/Fight District Lausanne) bat Sladjan Dragisic (69,100/Serbie) aux points (60-54, 59-55 60-54). – Super-moyens, 6×3 : Sali Ben Rejeb (75,600/Marseille) bat Khalid Graidia (74,400//CP Carouge) aux points (57-56, 56-57, 57-56). – Super-légers, 6×3 : Bryan Venant Fanga (63,700/CP Carouge) bat Marko Petrovic (63,400/Serbie) aux points (60-54, 60-54, 59-55). – Dames, légers, 4×2 : Anaïs Kistler (64,200/CP Carouge) bat Jovana Marovic (64,600/Serbie) aux points (40-36, 40-35, 40-35).

***

Lourds, 4×3 : Stefan Rumpold, 2-0-0 vs Milan Milosevic 0-1-0

Pour son troisième combat professionnel, Stefan Rumpold a été fidèle à son style, tout en puissance, et a mené l’affrontement à sa guise. Sa force de frappe a mis d’entrée en difficulté Milosevic qui a dû se résoudre à réagir par intermittence. Ses larges coups en crochets ont parfois contraint le poids lourd argovien, au style un peu rudimentaire, à se méfier et à mieux se couvrir. Dès la troisième reprise, le Serbe (34 ans, mais lui aussi néo-professionnel), a plié après avoir tout de même réussi à placer une belle droite au visage de Rumpold. Celui-ci a sapé la résistance de son adversaire par ses coups aux flancs et il était temps pour le courageux Milosevic que le gong final vienne le préserver d’une défaite avant la limite.

Welters, 6×3 : Liridon Koxha, 1-0-0 vs Sladjan Dragisic, 5-24-2

Avec Liridon Koxha (24 ans), la boxe suisse a peut-être retrouvé le regretté Enrico Scacchia ! Un tempérament de feu, une frappe redoutable, des séries en crochets des deux mains : tous les atouts pour lui ouvrir les portes d’une carrière prometteuse. Transfuge du kick boxing, ce Vaudois d’adoption n’a pas attendu longtemps pour faire sa place en boxe anglaise. A l’occasion de son deuxième combat, sa démonstration d’entrée et sa maîtrise parfaite des assauts avec des gestes précis auguraient d’une fin prématurée. Mais le Serbe Sladjan Dragisic, avec ses 31 combats et sa grande expérience, a été finalement un adversaire beaucoup plus coriace que prévu ! Trop vite mis en confiance, le Lausannois a dû subir la réaction de Dragisic au 2ème round. Il a parfois pris des coups qu’il n’aurait pas dû, mais au fil des reprises, Koxha s’est tout de même révélé comme un puncheur stylé, multipliant les attaques en gauche-droite-gauche. Ses crochets ont fait merveille, notamment à la fin d’un troisième round très musclé et très disputé. Quelques accrochages ont émaillé la seconde partie du combat, mais Koxha s’est confirmé comme un sujet de grand avenir malgré la belle réaction d’orgueil de Dragisic durant les trois dernières minutes.

Super-moyens, 6×3 : Khalid Graidia, 6-8-3 vs Selim Ben Rejeb, 5-7-1

Combat très équilibré entre deux bons professionnels du ring. D’un côté le vétéran du CP Carouge qui a dominé les premières reprises par un constant travail en jabs ; de l’autre un coriace Marseillais, bien protégé derrière ses gants, avec une garde difficile à percer. Il semblait que Graidia, avec des coups plus nombreux et très appuyés, s’acheminait vers un succès aux points. Mais Ben Rejeb, paraissant peu inspiré, avait bien caché son jeu, attendant la faille. Et dans le dernier round, sur un magnifique crochet du gauche en contre, il envoyait sur les fesses le Carougeois qui était compte « huit » par Fabien Guggenheim. Un knock down lourd de conséquence qui offrait de peu la victoire à Ben Rejeb au décompte final.

Dames, légers, 4×2: Anaïs Kistler, néo-pro vs Jovana Marovic, néo-pro

Malgré quatre années d’absence du ring, Anaïs Kistler, quintuple chamionne de Suisse amateur, a fait son retour victorieux chez les professionnels, à 32 ans, avec à la clé une performance très encourageante face à la jeune Serbe Jovana Marovic (22 ans). Ses jabs du gauche lui ont permis de prendre très vite l’ascendant sur une adversaire qui a eu quelques réactions appuyées et s’est réfugiée dans les accrochages. Dès le 2ème round, la Lausannoise, emportée par son tempérament, s’est lancée dans la bagarre en accentuant la pression, mais ses hommes de coin l’ont vite recadrée et raisonnée. Dès lors, elle a confirmé ses progrès techniques, réussissant des frappes nettes et précises, dont un magnifique crochet du droit à la 3ème reprise. Les dernières minutes furent totalement à son avantage face à une rivale débordée physiquement mais très résistante.

Super-légers, 6×3 : Bryan Fanga, néo-pro vs Marko Petrovic, 1-9-0

A l’image de Koxha et d’Anaïs Kistler, Bryan Fanga (26 ans) a fait une entrée en beauté chez les professionnels. Face au Serbe Marko Petrovic (26 ans) qui totalisait déjà dix combats, il a fait preuve d’une maîtrise étonnante et incroyable ainsi que d’un coup d’œil qui autorisent tous les espoirs. Ses magnifiques séries au corps et à la face l’ont mis en confiance dès la deuxième reprise et l’ont placé en tête sur les bulletins des juges. Il a réussi également quelques beaux directs, mais les réactions de Petrovic se sont révélées redoutables. Face au danger, Fanga a su alors gérer parfaitement sa fin de match. Il a placé encore quelques séries appuyées et spectaculaires. Malgré le forcing de Petrovic dans les deux derniers rounds, le fausse-garde du CPC, très concentré, n’a rien lâché, signant son premier succès par une performance remarquable.

Bertrand Duboux, 25.6.21

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